Balkanik barbecue

CevapcicisSaucisses non embossées (sans peau quoi pour les noncharcutiersdansletexte) ou boulettes qui auraient mal tournées, là est la question des cevapcicis – suivi du débat : serbe ou croate ?

 

Ne partez pas tout de suite : ce truc imprononçable cache un grand bonheur de barbecue et était un grand souvenir de vacances enfantines en Slovénie que je me suis amusée à reproduire pendant les vacances. Prononcez chévapichis, (oui, un peu comme si vous aviez la bouche pleine) et surtout, goûtez-les fissa, tant qu’il fait assez beau pour allumer les barbeucs et chauffer les planchas. Certes, le cevap demande de maîtriser l’art du feu, mais sous la main ce soir-là, c’était une plancha : que les rôtisseurs et Saint Laurent me pardonnent.

NaansPuisque c’était relâche, j’ai mis de côté mon perfectionnisme de sourcing culinaire. Et au lieu de servir les vrais pains plats au cumin qui vont bien (les moelleux lepinja que j’ai promis de faire très vite), parce que ma soeur avait envie d’en faire, et qu’après tout, la fusion food, c’est pas fait pour les chiens, on a fait des naans, les meilleurs jamais testés. Bon, comme il faisait caniculaire, ils ont levé ultra-vite, et un peu trop (ah ben oui, le temps que l’on revienne de la plage…) d’où leurs formes alambiquées. Mais les cuire sur une plancha légèrement huilée était une idée de génie (rien que ça), et ça allait trop bien avec les cevaps’ ! En plus, le temps de faire cuire les naans, vous pouvez allez rouler quelques cevaps. Ou boire un pastis. Dans tous les cas, ça les fait cuire divinement.

Et puisque je n’étais pas à une entorse près à la recette balkanique traditionnelle (visiblement, il est temps que je rentre), j’ai bricolé une tartinade au poivron bien aillée, à la croate on dira (un vague air avec l’ajvar mais qui n’en est pas). Naans-cevap’-poivronade : on avait un kébab balkanique à réveiller les bons souvenirs.

En revanche, pour le fromage de peau de lait, le kajmak, y’en avait pas sous la main. Bizarrement personne n’en a réclamé.
Pour les cevapcici my way
Permet de rouler une bonne trentaine de cevaps
600 g de boeuf haché
300 g de porc haché
100 g de lard haché (pas du petit salé, einh, du pur blanc)
4 petits oignons blancs hachés
4 gousses d’ail
1 c. à café de vegeta (facultatif, à Paris vous en trouverez chez Globus)
1 c. à soupe de paprika doux
1 c. à café de bicarbonate de soude
Sel fin, poivre

Préparez la farce la veille.
Hachez finement ail et oignon. Mélangez les viandes, le paprika, le bicarbonate, le vegeta, du sel et du poivre (attention, le vegeta est assez salé). Je vous recommande de pétrir à la main pendant 5 bonnes minutes, pour que le lard se mélange parfaitement à l’ensemble. C’est lui qui fait tout le boulot, le goût et la texture ! Couvrez et réservez au réfrigérateur 12h au minimum.
Le jour même
Roulez vos cevapcicis en cylindres d’environ 5 à 7 cm de longueur (ils réduisent d’environ 2 cm à la cuisson). Faites cuire au barbecue ou à la plancha…

Pour la sauce aux poivrons façon avjar
2 poivrons rouges
2 belles gousses d’ail
1/2 aubergine
3 c. à soupe d’huile d’olive
2 c. à café de vinaigre de vin rouge
Sel fin, poivre du moulin

Pelez les poivrons à l’aide d’un économe. Hachez-les assez finement. Pelez et émincez l’ail et l’aubergine. Faites chauffer 1 c. à soupe d’huile d’olive, faites-y revenir tous les légumes avec 1 pincée de sel : il faut qu’ils rendent leur eau de végétation. Baissez le feu au minimum et laissez compoter une dizaine de minutes. Ajoutez alors 1 c. à soupe d’huile d’olive, mélangez et laissez encore cuire 10 min à feu ultra-doux : l’idée, c’est que la purée se dessèche au maximum. Mixez le contenu de votre poêle avec le vinaigre, du sel, du poivre et l’huile d’olive restante : utilisez la vieille Moulinette orange, la texture sera parfaite ! Servez froid.

Aucune main n’a été brûlée, coupée ou maltraitée durant la préparation ou les photos. Et toutes ont participé à la création du repas !

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