Affogato cappuciné à la châtaigne

Quand on bosse ses recettes pour un nouveau bouquin, le plus cool du boulot, c’est qu’il y a des ratés (si si si, c’est chouette, vous allez comprendre pourquoi). Des proportions un peu naze (pas assez de ci, trop de là, houlalala ça pègue trop, merde c’est trop cuit, zut ça n’a pas la bonne taille, pour ne parler de ce qui est à peu près racontable). Et puisqu’il y a des restes,  mais qu’au bout d’un moment on sature (attention appels à dégustations fréquents via Twitter), autant rendre les gens heureux !

Bref. C’est parce que j’avais bricolé un petit quelque chose à la crème de marrons qu’il me restait sur les bras un joli saladier de mousse style Marronsuiss (le seul dessert lacté qui rime avec « t’as-ton-tann’s », au secours la rentrée me monte à la tête). Mon sympathique fromager m’a évité l’overdose -bière contre dessert, voilà un programme d’échange qui me semble promis à un bel avenir- mais à l’heure du café,  je me suis souvenu avoir gardé le bada, comme on dit de par chez moi.

Quelle bonne idée : un bon expresso -oui, un vrai, avec une machine qui broie le café, avec du marc à vider, bref tout-sauf-une-nespresso, une bonne dose de mousse de marrons, et zou, voilà un dessert pré-automnal slurpique. Entre le cappuccino (la mousse, le côté gourmand) et l’affogato (le choc thermique, la saveur plus marquée), c’était le chaînon manquant idéal entre le dessert et le café. CQFD : le café gourmand n’a jamais existé, qu’il brûle dans l’enfer des torréfacteurs !

En bonne caféophile convaincue, vous me verrez parfois chez Coutume (hélas pour moi le bout du monde dans un quartier honni), plus facilement -géographie oblige- à l’adorable Téléscope ou au KookaBoora. Pour donner du grain à moudre à ma groooosse machine à café magique -une DeLonghi, bicauz italian do it better- mon dealer reste le Coffee Shop du 19 rue Richer – OK, on dit Van Hoos & Sons, mais l’enseigne dit bien Coffee Shop, m’embrouillez pas !

Je me suis dit en buvant ce café par un dimanche encore bien estival que mon envie de châtaignes avait dû être boostée par le feuilletage la veille de l’excellent Chataignes de de Linda Louis . Le seul livre où l’on entend les feuilles craquer sous vos pieds tant les photos sont vivantes et brillantes. Et où j’ai été ravie de découvrir l’existence d’un manège à barbecue spécial châtaigne nommé brisoloir, qui m’a l’air de pouvoir servir aussi les soirs de loto pour tirer les numéros gagnants. Et où toutes les recettes m’ont donné faim.

Affogato cappuciné à la châtaigne

Pour la mousse (ça fait au moins 6 tasses… ou un dessert à finir tout seul !)
100 g de crème de marrons vanillée
10 cl de crème liquide entière
1/2 feuille de gélatine
2 c. à s. de lait
Pour le café
Du vrai bon café en grains, please. Ici, c’est du Yirgacheffe, mais faites à votre goût !

Faites tremper la gélatine dans l’eau froide, essorez-la puis faites-la fondre dans le lait tiédi. Fouettez la crème. Mélangez crème de marrons et gélatine, puis ajoutez délicatement la crème montée. Laissez au réfrigérateur au moins 2h.
Préparez votre café. Coiffez-le de deux belles cuillères à soupe de mousse au marrons.
Et se dire que si on avait ajouté une larme de whisky, on aurait atteint le paradis, mais que franchement c’est pas sérieux de faire ça.

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