Le crémet nantais et autres histoires de beurre

Quand vous avez des amies gourmandes, vous avez un sujet de conversation tout trouvé. Au hasard d’une conversation, Cathy m’informa que enfer et damnation, ce n’était plus Maître Bordier qui fournissait en beurre Olivier Roellinger.

Elle se mit alors à me parler d’un délicieux crémier nantais… et me revint en mémoire l’allusion d’une autre gourmande en décembre dernier, qui avait parlé ‘du beurre de Pascal’ avec des étincelles dans les yeux.

J’avais noté le nom dans un coin de ma tête, Pascal Beillevaire, et je ne m’attendais pas à le voir surgir devant moi trois jours après, à la sortie du métro Jourdain, en plein joli XXème arrondissement.

Dans la boutique, je ne savais où donner de la tête : splendides fromages, mais également yaourts maison, faisselles, beurres divers… Une festival de produits laitiers. Je fus raisonnable et n’emportait que deux merveilles à la maison -heureusement le printemps n’était pas encore arrivé, rien ne fondit dans le Tétris du métro.

Le test de la dégustation du petit déjeuner fut sans appel : ce beurre était bon, indéniablement. Au lait cru, et salé au sel fin (comme celui de Bordier), bien qu’il exista également dans la gamme un beurre aux cristaux de sel. La jolie vache moulée sur la motte souligne fièrement le côté typé de ce beurre, qui n’appelle qu’une remarque : « ça sent l’étable ». Marqué en goût, il est moins lisse que le beurre Bordier, plus roots, plus rustique tout en étant terriblement agréable en bouche. Plus gentleman-farmer qu’aristo, en sorte.

De mon périple, j’avais également ramené des crémets nantais, au grand étonnement de la vendeuse devant mes yeux émerveillés : dès que je croise un produit dont l’existence s’est pour moi jusqu’ici réduite à quelques lignes dans le Larousse Gastronomique, je ne peux pas m’empêcher de le goûter – de l’acheter quand c’est possible. Se mettre dans tous ses états pour un malheureux crémet… si c’est pas de la culinopathie ça (version française et névrosée de la foodista) !

J’ai une passion coupable pour le Fontainebleau -passion dont j’ai au final découvert qu’elle était héréditaire puisque ma mère adore cela aussi-, ce mélange exquis de fromage blanc et de crème fouettée. Comprendre que la Gervita bi-couche n’est qu’une vague approximation de Fontainebleau vous ouvre un monde de possibilités laitières. Le Crémet, c’est presque comme le Fontainebleau… en plus aérien, puisqu’on lui a en plus ajouté des blancs d’oeufs en neige, et un peu de sucre. Tellement délicat qu’on doit le retenir dans une gaze pour éviter qu’il ne s’échappe.

Assiette Luminarc

Avez-vous déjà mangé un nuage à la cuillère ?

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Fromagerie Pascal Beillevaire
140 rue de Belleville
75020 Paris
01 46 36 90 81

Autres adresses à Paris dans le 12ème, 14ème et 16ème, et sur la façade Atlantique, à découvrir sur le site de la Fromagerie Beillevaire

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