Filet mignon mariné à la rhubarbe et au gingembre, risotto aux gariguettes (Blog Appétit n°3)

Quand j’ai vu le thème de cette édition du désormais célèbre Blog Appétit, j’ai sauté de joie (et dans mon ventre j’en connais un qui a fait pareil, vu comme il gigote quand je mange des fraises). Pensez donc : mes deux fruits préférés associés !!! Gloire à Mijo !

Le souci, c’est que j’ai déjà publié quelques billets sur le sujet :
– la rhubarbe pochée à la vanille (d’après Alain Ducasse)
– la salade de fraises au basilic -les préférées de Christie de Ma vie sans moi.

En matière de rhubarbe, mon dealer et maître officiel en la matière est … ma belle-mère (oui, la maman de Bricol’Boy) ! En saison, il y en a toujours un paquet en provenance de son jardin qui m’attend, et elle connaît mon goût forcené pour la chose…
La dernière fois, elle s’était déchaînée : un clafoutis à la rhubarbe de la mort qui tue (c’est vraiment le vocable qui s’impose, si si), dont je ne desespère pas de lui extorquer la recette ; une simple tarte à la rhubarbe (pâte sablée maison of course) accompagnée d’une sauce-coulis qui était
un dessert à lui tout seul. C’était une compote de rhubarbe très fortement parfumée aux zestes d’orange, mélangée à une quantité égale de crème fouettée : une sorte de mousseline rhubarbée très démoniaque.

Bref, vous voyez que j’ai affaire à un maître en la matière, et que je n’allais pas risquer de m’y frotter, tout compte fait ! Surtout que son fils m’a séduit avec une tarte à la rhubarbe recouverte de fraises -mais ça c’est une autre histoire, non homologuée blog-apétienne…

Avec tout ça, m’est simplement venu des envies de recettes
salées… Pour des raisons sanitaires aussi ;-)) : je me suis dis que nous risquions peut-être le diabète par blog interposé, connaissant les superbes talents de pâtissier/patissière qui fleurissent dans la blogosphère !

Pour la rhubarbe, j’avais le souvenir que le porc s’accompagnait souvent fort bien de fruits, dans une tradition assez anglaise : la rhubarbe et l’Angleterre, tic-tac… et me voilà en train de me souvenir d’une recette de Jamie Oliver, le filet mignon à la rhubarbe.
Je m’en suis inspirée pour l’impulsion de départ, disons pour le thème, mais l’interprétation était fort personnelle.

Quant à la fraise ??? Je me suis souvenue d’avoir vue en Italie il y a fort longtemps un risotto alle fragole, qui m’avait intriguée. Après tout, on fait bien du risotto aux griottes
pour aller avec le canard, et je crois bien du risotto au cassis en Suisse Italienne. En fait, la bonne occasion pour tester.

Le plus drôle a été la tête de Bricol’Boy quant je lui ai énoncé ce que j’allais lui infliger le soir même… Il a beau avoir l’habitude des trucs bizarres, c’était quand même un joli pompon !

Commencons donc par le filet mignon : un simple lit de tronçons de rhubarbe, recouvert d’un filet mignon mariné d’une pâte maison très spéciale et épicée.
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(J’aime bien montrer le côté avant/après cuisson, surtout avec de la bidoche, c’est rigolo…)

Hop, une petite cuisson au four, le temps de préparer le risotto aux fraises -très classique risotto auquel on ajoute à mi-cuisson des fraises coupées en petits dés :

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L’avantage, c’est que l’enchaînement des plats est très simple…
Pendant que le risotto finit de risotter (blop-blop-blop, le cri du risotto au fond de la cuisine), il n’y a qu’à sortir le filet mignon du four.

Et voilà le travail (OK, c’est le four qui a bossé) :
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Et voilà, blog apétit final et verdict de l’Homme : « mais c’est bon dis donc !!! qu’est-ce que ça va bien ensemble !!! J’aurai jamais cru !!! »

Faut dire que pour avoir une chance de passer le cap, j’avais pour une fois soigné la présentation (ah, le cercle à dresser, c’est magique…)

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Filet mignon mariné au gingembre, rhubarbe au jus et risotto aux gariguettes

Allez, j’arrête avec le making of, voici les recettes ! Et vivement Blog Apétit n°4… si Bébé me permet de participer…


Filet mignon à la rhubarbe, d’après Jamie Oliver
Dans la recette originale, Jamie entoure le filet mignon de tranches de jambon cru et de feuilles de sauge, en en faisant un rôti en portefeuille. J’ai préféré opté pour une marinade épicée de mon cru, piquant à Jamie sa technique de cuisson sur le lit de rhubarbe.Pour 3 gourmands

  • 400 g de rhubarbe rose en tronçons, pelée, effilée
  • 1 filet mignon de porc
    Pour la marinade :
  • 1 morceau de gingembre frais
  • 1 grosse gousse d’ail frais
  • 1 cuillère à café de moutarde (perso j’avais choisi de la moutarde Maille gingembre-orange)
  • 1 cuillère à soupe de sauce soja
  • 2 cuillères à café d’huile d’olivePréparer la marinade : peler ail et gingembre, les râper ensemble. Y ajouter les ingrédients, jusqu’à l’obtention d’une pâte.
    Entailler le filet mignon en plusieurs endroits, pour permettre à la marinade de mieux parfumer la viande. L’enduire de la pâté épicée, masser
    amoureusement le filet mignon (heureusement qu’il est mignon, NDLR…), laisser mariner pendant une petite heure.
    Préchauffer le four à 220°.
    Beurrer un plat à gratin, y répartir la rhubarbe. Saler, poivrer.
    Déposer par-dessus la viande.
    Prendre une feuille de papier sulfurisé, la mouiller et en faire un couvercle pour le plat.
    Enfourner pour 15 mn.
    Oter le couvercle en papier au bout de ce temps et terminer la cuisson pendant 15 autres minutes.Le coup du papier sulfurisé m’avait laissée sceptique mais après l’avoir essayé, je ne peux que conclure à son efficacité : cela permet à la viande de rester moelleuse sans se dessécher, et aux saveurs de bien se
    mélanger. La cuisson finale sans couvercle permet d’avoir un filet mignon joliment doré mais pas sec du tout.


    Risotto aux fraises
    Pour 4 personnes (eh oui, on en a remangé !)
  • 200 g de riz ad hoc pour le risotto (vous saurez tout à ce sujet sur le blog de Ségolène)
  • 125 g de gariguettes
  • 1 oignon frais
  • 3/4 de litre de bouillon de volaille
  • 1 verre de vin blanc ou de Martini
  • Crème fraîche (perso, fleurette), parmesan pour la liaison finale
  • Quelques brins de ciboulette
  • Fraises entières pour décorerPeler et hacher l’oignon. Le faire dorer dans de l’huile d’olive, puis y ajouter le riz. Le faire nacrer, ajouter ensuite le vin blanc. Tourner jusqu’à évaporation.
    Ajouter ensuite progressivement les louches de bouillon bouillant, en tournant sans cesse.
    Appeler à l’aide parce que vous avez oublié d’équeuter et couper les fraises et que vous avez les mains prises par la surveillance du risotto, et que c’est maintenant qu’il faut les ajouter.
    Du coin de l’oeil regarder votre assistant bien-aimé accomplir la tâche avec zèle.
    Ajouter les fraises à mi-cuisson du risotto, puis continuer avec le bouillon de la même manière, jusqu’à obtenir le degré de cuisson souhaité de votre
    riz.
    Hors du feu, crémer et parmesaner légèrement. Couvrir une minute avant de mélanger énergiquement pour obtenir la merveilleuse liaison collante et fondante du risotto (ce qui se nomme fort bellement
    « mantecare il risotto », mot qui n’est utilisé que pour le risotto !). Ajouter de la ciboulette hachée pour faire un élégant contraste vert-rose.
    Servir en regrettant de ne pas avoir de petite fille à la maison : ce risotto couleur rose bonbon ferait se pâmer Barbie, voire Barbara Cartland.
    Petite variante : vous pouvez également couper les fraises en début de recette et les faire mariner dans le vin blanc, en ajoutant l’ensemble au milieu de la cuisson du risotto. Elles rendent ainsi un peu plus de jus.
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