Drapeau blanc culinaire avec l’Italie : la pizza bianca
Ces derniers jours, on ne peut pas dire que l’amitié franco-italienne ait été au beau fixe.
Je m’abstiendrai de tout commentaire, pour plusieurs raisons :
- ma mère est prof d’italien et chez nous, c’est italien obligatoire au berceau, et beaucoup de vacances à travers toute l’Italie ;
- mon voisin du dessus est italien et pour la demi-finale, il avait invité tous les italiens du 9ème arrondissement chez lui je crois (…et on a pas pu fermer l’oeil avant 3h du mat’…)… heureusement il est allé voir la finale ailleurs…
- Et pour savoir quoi penser de ce-fameux-geste, je vous renvoie simplement au billet d’Anaïk live from Marseille qui dit exactement, exactement, vraiment, ce que je pense.
- j’ai été élevée à Marseille et le chat de ma Grand Tante, dans les années 80, s’appelait déjà Zizou, alors qu’à cette époque Zidane jouait déjà au ballon (j’imagine) mais ne s’appelait pas Zizou (sauf pour sa mère). J’ai mis longtemps à comprendre pourquoi un joueur de foot avait le nom d’un chat avant de comprendre (parfois, je suis un peu blonde).
Bref, c’est pas une raison pour arrêter de faire de la cuisine italienne, surtout que de facto, c’est la cuisine que je fais comme je respire… Enfin, méditéranéenne disons, et là , je ne peux pas résister…
(voilà ce que j’ai en tête chaque fois que j’utilise cet adjectif, c’est graaaaaaaaaave, et je vous épargne le MP3).
Et pour proposer une trève, quoi de mieux qu’un plat tout plat, tout blanc, reposant pour les yeux et les esprits agités ?
La pizza bianca, c’est pour le jour où l’on ne veut pas se tâcher, pour un jour où l’on boude les tomates, pour un jour où y’a plus de sauce tomate… C’est une abstraction de pizza : de la pâte à pain/pizza, de la bonne mozzarella, de la bonne huile d’olive, et à vous de jouer ensuite ! Elle connaît de nombreuses variantes : avec de l’ail, du romarin ou du basilic, sa principale caractéristique est son absence de sauce tomate, of course.
Il va sans dire que la qualité des ingrédients est primordiale, comme dans toute recette enfantine.
Paradoxalement, ce qui va bien avec la pizza bianca, c’est la salade de tomates : vous reconstituez en bouche une autre nature de la pizza, et après tout, c’est bien plus frais et gracieux.
Je vous propose mon interprétation du « jardin », enfin, de la jardinière qui donne sur une jolie rue parisienne, où Bricol’Boy fait pousser fièrement un champ de basilic.
Enfin, pour enterrer définitivement la hache de foot franco-italienne, rendez-vous sur le très joli et appétissant blog Ma Dolce Vita, avec pleins d’expériences italiennes qui me semblent délicieuses…
PIZZA BIANCA
1 boule de pâte à pain, à pizza
1 mozzarella (ici, des ciliegine, petites mozzarelle)
Huile d’olive fruitée
Poivre du moulin
Un bouquet de beau basilic frais cultivé avec amour
Préchauffer le four à 210°.
Couper la mozza en cubes ou les mini mozzas en demi.
Laver et effeuiller le basilic, le couper grossièrement.
Mélanger deux cuillères à soupe d’huile et les 2/3 du basilic, poivrer.
Répartir ce pesto sauvage (j’aurais dû ajouter un peu d’ail) sur la pâte.
Recouvrir de mozzarella, parsemer de basilic et de poivre.
Verser un généreux filet d’huile d’olive.
Glisser au four pour 20 � 30 mn.
Servir en se demandant, « Mais pourquoi met-on de la tomate dans la pizza ? A part pour le lycopène… c’est bon aussi sans ! »