Qu’il était vert mon velouté – bienvenue à l’écolokitch’

Pendant une semaine, je propose une recette estivale aux lecteurs du Parisien-Aujourd’hui en France. J’ai le plaisir de succéder à Pascale dans cette lourde tâche de proposer une recette simple, pas chère, de saison… et qui vous fasse envie ! Bienvenue à ces nouveaux lecteurs, et mes excuses à ceux qui reconnaîtront des anciennes recettes republiées  : c’était une bonne occasion de retrouver dans mes archives quelques bonnes petites choses....

J’ai découvert la cuisine potagère émerveillée de Sonia Ezgulian lors d’une interview il y a un bail. Vive, généreuse, passionnée, elle rayonne d’énergie, de joie créatrice et d’envie de partager. Une authentique cuisinière donc.

Lorsqu’au détour d’une conférence de presse (qui se tenait au Café Pleyel dont elle a conçu la carte) pour présenter le programme de la Semaine Fraîch’Attitude elle signala la publication d’un article de sa plume dans un Marie Claire Maison, je n’ai pas hésité : j’ai acheté pour la première fois de ma vie une revue de décoration. A 30 ans passés, il devait être temps (signe de vieillissement indéniable).

J’ai certes pris le prétexte fallacieux de l’intérêt de Bricolboy pour le … bricolage (il y en a deux qui suivent, je vois) pour justifier cet achat que je qualifierai presque d’impulsif. Néanmoins je constatai rapidement que les magasines de déco sont remarquables pour se détendre, similaire à un bon bain : l’alternance sandwichesque de publicité pour espaces irréels assortis d’articles présentants un monde parfait (enfants peignés, sols carrelés éblouissants, rayons de soleil au nord de Paris) engendre un état quasi-hypnotique de vie rêvée des anges du design.

Dans les recettes présentées par Sonia, un velouté de queues de persil me fit indéniablement de l’oeil, car il répondait à un triste gâchis me consternant chaque fin de semaine : la vue de mon bouquet de fines herbes tout déplumé dans mon frigo.

N’appliquant pas encore à la lettre les excellents conseils de Clotilde sur les herbes fraîches, je vous dévoile ma méthode : je rince mon bouquet d’herbes, le sèche soigneusement et le dépose dans un pot à confiture plein d’eau, lui-même posé dans le frigo, et en tire au petit-bonheur-pressé les pluches nécessaires. En général ça marche impec’ pour le persil plat, le cerfeuil, la coriandre -bref les petites feuilles dentelées- moins bien pour le basilic. Heureusement, le printemps revient, et je n’ai déjà qu’à ouvrir la fenêtre pour cueillir mon bon cerfeuil aux gaz d’échappement parisien.

Ne jetez donc plus la fin de vos bouquets de coriandre un poil défraîchis, régalez-vous en préservant la couche d’ozone avec des restes, et profitez-en pour travailler moins -moins de frais, moins besoin d’argent, voilà comment une soupe peut changer l’économie capitaliste -enfin, y contribuer.

VELOUTE VERT AUX QUEUES DE CORIANDRE
Pour 4 verres à tapas
1 petite courgette bio
Les queues d’un bouquet de coriandre
1 gousse d’ail
1 cuillère à café de gingembre râpé
50 cl de bouillon de légumes (50 cl d’eau + 1 cube bio

Laver la courgette, l’émincer en petits dés. Peler l’ail.
Dans 1 c. à café d’huile d’olive, faites revenir les dés de courgette, l’ail, les queues de coriandre
Mouiller de bouillon, mener à ébullition.
Couvrir et laisser cuire 15 min.
Ajouter le gingembre, mixer.
Servir en apéro.

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