Plats qui réchauffent, épisode 3 : le peposo de jarret de boeuf

 

Episode 3 ??? Le syndrome Star Wars aurait-il frappé ?

Les 2 autres ont en fait eu lieu l’hiver dernier : je vous avais proposé une blanquette aux zestes de citron et un exquis boeuf à la Guinness aux dumplings.
Les frimas sont revenus, j’ai ENCORE acheté une cocotte en fonte : j’avais la grosse Staub pour quand nous sommes nombreux -achetée avec les droits d’auteur de mon premier bouquin, eh oui- , il m’en manquait une petite pour les plats en amoureux, et j’ai fait l’erreur fatale d’aller visiter le blog de Requia et pafffffffff !!! une petite cocotte ronde en fonte rouge, Staub toujours, à ranger dans les placards…
Elle a été inaugurée à coups de pilaf et de plats de lentillons, mais elle attendait du solide.

D’habitude, je n’achète pas ma viande sous cellophane, mais je confesse une faiblesse. J’ai péché, j’ai craqué au Franprix du coin en voyant mon morceau préféré, du jarret, qui était magnifique, vraiment… mais du jarret de boeuf ! Pour une convaincue du jarret de veau et de l’osso buco, c’était irrésistible.

Il y avait une rencontre à organiser entre ces deux-là (destinés… on était tous les deux destinés… à voir nos chemins se rencontrer…) que j’ai cherché du côté de l’Italie avec un plat comme je les aime : un plat avec une jolie histoire. Mon Dieu, quand je raconterai des histoires à Virgile, faites que je ne lui raconte pas que ce genre d’histoires !

Nous sommes en 1400 et  des poussières. Il fait chaud à Florence, où s’activent de nombreux ouvriers occupés à bâtir ce qui deviendra le fameux Duomo de la Cathédrale. Midi s’approche, et nombre d’entre eux ont mis depuis la veille à cuire sur les feux qui servent à la cuisson des tuiles leur plat de terre cuite d’où un léger fumet s’échappe…. Un plat d’un morceau de boeuf pour les pauvres, avec peu d’assaisonnement, mais beaucoup de vin, et surtout, du poivre, beaucoup de poivre, ses vertus antiseptiques étant plus qu’utiles à l’époque et avec des temps de cuisson très longs !

La légende dit que, peut-être, Brunelleschi aurait savouré ce plat en regardant son oeuvre s’élever…

Donc, si Florence vous manque, faites-vous un peposo, et vous aurez d’un coup l’impression de manger un petit peu de Renaissance italienne :

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Les variations par rapport à la tradition : je n’ai pas coupé la viande (normalement, elle est en cubes), le jarret entier étant plus spectaculaire à mes yeux. De plus, vous pouvez profiter de la moelle à tartiner au passage, et l’os aura plus parfumé votre sauce, très réduite. N’oubliez pas de frotter légèrement de sel les extrémités de l’os afin d’éviter la fuite de la moelle dans le jus.

Comme c’est poivré, normalement, tout le monde risque de finir votre soirée torse nue, et je vous garantis que ça mettra de l’ambiance !

Culture et sexe : voilà un beau programme de Saint Valentin, non ?


PEPOSO DE JARRET DE BOEUF

  • 1 jarret de boeuf
  • 1 bouteille de vin rouge italien
  • 1 boîte de passato de tomates (ou de tomates pelées à défaut)
  • 4 gousses d’ail
  • 20 grains de poivre noir grossièrement écrasés
  • 2 pincées de sel
  • 1 branche de romarin, 1 branche de sauge et 1 branche de thym

C’est une recette de rêve pour les flemmasses.
Tout mettre dans une jolie cocotte à mijoter. Mettre un couvercle surtout. Allumer le feu, mener à ébullition.
Baisser le feu et laisser cuire environ 3h, en pensant de temps à autre à tourner le jarret et à vérifier à l’occasion la réduction de la sauce (petit conseil : gardez un peu de votre bouteille de vin à portée de main, et ne la sifflez pas).
C’est cuit quand la viande semble sur le point de s’effilocher.
J’adore, y’a même pas à faire dorer, encore plus simple que la daube, même pas à mariner ni à découper ! Et en plus, on peut faire la fille cultivée auprès de ses invités…

 

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