Confit de quetsches à la cardamome, la confiture de ceux qui n’aiment pas la confiture
En discutant avec Cathy, je me suis rendue compte que beaucoup pouvaient croire que je ne mettais que des recettes que j’appréciais à 100% dans mes livres.
Malheureusement, il n’en est rien, car je n’ai pas le goût universel. Parfois, je cuisine des plats pour vous plaire mais que malheureusement je ne sais pas apprécier.
Si je m’écoutais, j’infligerai des recettes de plats terriblement acidulés -genre rhubarbe à la mélasse de grenade relevée de citron vert et de sel, miam-, une tonne de recettes de pâtes aux légumes, jamais de fromage-qui-pue-plein-de-Penicillium roquefortii, jamais de pâté (ni de rillettes)… et jamais de confiture (trop sucrée à mon goût).
Donc, j’essaie dans mes livres de penser un peu à tout le monde, en me disant que ce n’est pas parce que perso, je ne suis pas super-fan que cela ne fera pas le bonheur d’autres personnes.Heureusement que Bricol’Boy a un palais fort différent du mien et même, très complémentaire (capable de manger du fromage ET de la confiture, voire les deux en même temps : ah, le soufflé poire-roquefort ! le gratin butternut-roquefort ! il en a du mérite).
C’est pour cela que dans l’ouvrage sur les brunchs s’est posé le problème de la confiture, et j’avoue, j’ai triché et proposé des sortes de fausses confitures, bien moins sucrées et qui donc se conservent beaucoup moins, mais sont délicieuses !
Après le confit de griottes au clou de girofle, je vous propose aujourd’hui une variation parfaite pour accompagner un cheese cake : un confit de prunes violettes à la cardamome.
Fondant, juste pris dans son jus, le goût de la cardamome fait péter la quetsche. Va comprendre pourquoi l’Alsace et l’Inde se mélangent si bien… la route des Epices devait en fait passer par là.
Son principe est réplicable ad lib, avec des poires et de la badiane (nous en ferons jeudi à la Cuisine fraîch’attitude), des pommes et du poivre long… Sur le principe 1 fruit + 1 épice, vous en avez pour tout l’hiver, d’autant plus que ce « confit’ (pas gras du tout, eh eh eh) ne se conserve qu’une petiote semaine au frigo.
Ne vous inquiètez pas, Virgile s’est fait un délice de vider le plat !
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Confit de quetsches à la cardamome
Pour accompagner un cheese cake pour 8 personnes
500 g de quetsches (fraîches ou surgelées, mais en novembre, vous vous doutez…)
100 g de sucre complet ou roux voire rapadura, muscovada
4 cosses de cardamome verte
Jus d’1/2 citron
2 feuilles de gélatine
Ouvir les cosses de cardamome, en réserver les graines. Faire chauffer les quetsches dans une petite casserole à fond épais, lorsqu’elles commencent à rendre du jus, ajouter le sucre, la cardamome et le jus de citron. Laisser compoter à feu doux (compter environ une vingtaine de minutes).Pendant ce temps, laisser tremper la gélatin dans un bol d’eau froide.
Essorer les feuilles de gélatine en les pressant entre vos mains, les ajouter à la compotée encore tiède. Bien mélanger, laisser refroidir avant de mettre au réfrigérateur 1h au moins.
Vous pouvez évidemment remplacer la gélatine par de l’agar-agar mais même après cuisson, j’ai trouvé que l’effet « fausse confiture » était moins réussi visuellement avec de l’agar qu’avec la gélatine. Question de goût !