De la verveine et des mythes botaniques mis à mal -recette aphrodisiaque pour été chaud
Pendant une semaine, je propose une recette estivale aux lecteurs du Parisien-Aujourd’hui en France. J’ai le plaisir de succéder à Pascale dans cette lourde tâche de proposer une recette simple, pas chère, de saison… et qui vous fasse envie ! Bienvenue à ces nouveaux lecteurs, et mes excuses à ceux qui reconnaîtront des anciennes recettes republiées : c’était une bonne occasion de retrouver dans mes archives quelques bonnes petites choses....
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Il est une plante devant laquelle je ne sais absolument pas résister. En sa présence dans un jardin, je n’ai de repos que lorsque j’ai pu en couper deux ou trois tiges. Rassurez-vous, je demande quand même aux propriétaires du jardin, qui sont régulièrement étonnés devant ma propension à m’extasier devant un simple plant de verveine. Son parfum à la fois citronné, herbacé, frais et vivace m’enchante -je sais, je sais, je suis une monomaniaque de l’hespéridé.
Ce qui me ravit d’autant plus avec la verveine, c’est que c’est une plante pleine d’esprits, ou plutôt d’histoires. De mes cours de khâgne j’avais retenu une chose -c’est peu pour tant d’heures de souffrances- c’est que les Romains l’avaient dédié à Vénus… Pas étonnant de la retrouver dans la composition des philtres d’amour. Soit-disant aphrodisiaque, elle est devenue depuis la reine des soirées d’hiver au coin du feu, tricotages et papotages.
Alors quant on qualifie la tisane de verveine de pisse-mémé (excellentissime surnom découvert il y a peu), on devrait plutôt dire baise-mémé, non ?
Hélas, pour les botanistes qui sommeillent en tout cuisinier, la verveine que j’aime tant sniffer et cuisiner (notamment en sorbet, 300 g de sucre, oupppps) n’est pas la vraie verveine, paraît-il… La verveine odorante n’est pas la verbena officinalis parée de vertus magiques. Tant pis pour le mythe?
Bref, plutôt que de nous intéresser à la sexualité des personnes d’un certain âge et à la vie merveilleuse des espèces végétales, restons factuels et allons donc, nus sous le tablier -il fait parfois chaud en vacances- allégrement cuisiner un dessert de flemmasse, nécessitant 10 min de travail.
Panna cotta à la verveine
20 cl de crème liquide (entière ou à 15% de matières grasses)
30 cl de lait frais entier ou demi-écrémé
3 cuillères à soupe de sucre en poudre
1 branche de verveine fraîchement cueillie
3 feuilles de gélatine
4 pêches mûres à souhait
Faites tiédir la crème, le lait, le sucre et la verveine. Remuez jusqu’à parfaite dissolution du sucre. Couvrez et laisser infuser 15 min.
Pendant ce temps, laissez tremper les feuilles de gélatine dans un grand bol d’eau froide.
Filtrez la préparation à la verveine puis ajoutez la gélatine essorée entre vos doigts, mélangez bien.
Versez dans des ramequins, laissez refroidir puis mettez au réfrigérateur pour au moins 6h.
Au moment de servir, coupez les pêches -vous pouvez les peler si vous préférez, mais ce serait dommage de ne pas comprendre par l’expérience l’expression avoir une peau de pêche.