Des petits plats du quotidien, et de la magie de la sauce bull-dog en particulier

Il paraît que les légumes, c’est ce qu’il y a de plus difficile à cuisiner ?  C’est vrai que les blogs regorgent plus de recettes de gâteaux (comme le signalait l‘indispensable JP),  de recettes de fêtes et de plats d’exception que de martingales de petits plats express qui vous sauvent la mise à 19h10.

En tout cas, après avoir envoyé sur les réseaux sociaux la mauvaise photo (oui, la même que reproduite là…) de ce plat improvisé, et vu les réclamations pour avoir la recette (c’est tellement simple que ça e, est une non-recette, puisqu’elle tient dans les trois mots du titre), il y avait urgence à la faire partager. Parce que j’en ai ras-la- cocotte des recettes alambiquées, des saint-jacques à tire l’arigot (de mouton)… Pourquoi si peu de coquillettes, de jambon et de poireaux sur les blogs de cuisine, et tant de gougouttes de mauvais balsamique réduit ? Parce que c’est photogénique, pardi ! Alors non aux complexes : oui, nous mangeons (souvent) des plats pas beaux. A base d’ingrédients non nobles. Et alors ! N’est-ce pas justement ce qui est le plus quotidien que l’on devrait travailler à rendre le meilleur ? Ces petits plats tout simples, tout bêtes, dont un détail suffit à nous faire faire mmmmh en le savourant.

Ces petits plats-là, il faut bien dire que ce sont les plus difficiles à inventer. Parce qu’on ne les cherche pas : ce sont eux qui vous trouvent, au détour d’un hasard de placard, penchée sur la poêle, cherchant l’inspiration et attrapant au vol la petite chose qui va tout changer. Ici, une mécanique qui marche toujours bien, et depuis longtemps : associer un fruit assez neutre à un légume -avec la pomme, vous ne risquez en fait pas grand chose, ça marche avec du potiron, de la courgette… De la sorte, vous saurez toujours quoi faire de vos pommes un peu molles pour être croquées mais qui ne sont plus assez nombreuses pour faire de la compote !
Mais le petit truc qui a fait toute la différence -et auquel j’aurai dû penser depuis longtemps, c’est le recours à un de mes condiments favoris, la sauce bull dog.

Au vu des commentaires variés qu’a suscité sur Facebook cette sauce bull dog -qui n’est pas fabriquée avec des bull dogs empalés sur une sorte de presse canine géante, n’appelez pas BB !- je m’y attarde un peu. Légumes, fruits, vinaigre, épices, cette sauce japonaise qui a traversé les siècles -bon OK, elle date quand même de 1902- avait été mise au point pour acclimater la sauce Worcestershire. Brune et épaisse, elle se déguste avec les plats panés (tonkatsu entre autres) mais s’avère également indispensable aux okonomiyaki et à une foule de plats japonais. Ici, on la pose sur la table dès que quelque chose de plus ou moins nippon y figure (hérésie, je sais), donc forcément très souvent. Ketchup japonais ? Junk food ? Peut être. Super bon, pour sûr. Et particulièrement umami, d’où sa magie qui peut s’exercer allégrement partout.

Aubergines et pommes sauce express un peu nippone
2 belles aubergines bio
2 petites pommes bio (ou 1 grosse, mais ces pommes sont rarement d’un gros calibre)
1/2 c. à soupe d’huile de sésame
1 râpée de gingembre frais
2 bonnes cuillères à soupe de sauce bull dog
1 c. à café de sauce soja (pas trop salée surtout) ou de chanponzu
Graines de sésame (optionnel, juste parce que là, c’est fort joli)

Laver les pommes et les aubergines, les couper en petits dés.
Faire chauffer l’huile de sésame dans un wok à feu moyen, y verser pomme et aubergine, faire rapidement revenir. Verser la sauce soja et baisser le feu en remuant fréquemment pour faire compoter le tout. Ajouter la sauce soja = ajouter du sel : cela permet à l’aubergine et à la pomme de rendre toute leur eau et de cuire dans leur jus de cuisson.
Lorsqu’elles sont cuites, ajouter le gingembre, la sauce bull dog et les graines de sésame. Mélanger rapidement et faire sauter 1 à 2 min de plus, jusqu’à ce que les légumes soient entourés d’un jus brillant.
Servir avec des sobas cuites à la perfection, ou sur un riz blanc, avec rien d’autre, ou bien du maquereau fumé.

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