10 astuces pour devenir accro aux jus de légumes maison

Je n’aurai jamais cru acheter des betteraves avec autant d’enthousiasme, moi qui confessais ici même peu les apprécier. Le temps a passé, la sagesse est venue et la magie de l’extracteur a certainement fait son effet : les matins où je ne prends pas le temps de faire mon grand verre de jus de légumes, ça me manque terriblement. C’est moche de vieillir. Je veille à donner mes rendez-vous matinaux là où je sais que je pourrai avoir mon verre de mixture étrange… Mon enthousiasme a même converti Ariane Grumbach, très loin aussi des modes et grande partisane du plaisir et du goût.

Je me surprends à rêver d’un jus carotte-fenouil-gingembre-citron vert et à faire un détour pour aller vite acheter betterave et fenouil qui me régaleront le lendemain matin. Loin des arguments detox (qui me laissent de marbre), de l’éventuelle paltrowisation générale, pour me convaincre plus tôt il aurait suffit de me dire qu’un grand verre de jus me donnerait vraiment plus d’énergie et de pêche qu’un café. Vingt minutes après son ingestion, vous avez l’impression que votre sang se change en infusion de vitamines et vous pétez le feu. Si j’avais su ça plus tôt, j’aurai extractionné à tout va depuis bien longtemps !

Si vous hésitez, commencez par tenter une cure de jus : entre Nubio, Biojus, Yumi et tout plein d’autres, vous avez le choix. Si ça vous plaît, vous vous rendrez vite compte de l’intérêt d’avoir votre extracteur – son investissement sera vite rentabilisé. Et pour répondre au passage à l’une des questions les plus fréquentes de ce dernier moi : j’ai un Omega et j’en suis ravie, merci, c’est juste ouate mille fois plus simple à nettoyer qu’une centrifugeuse.

Néanmoins, tous les matins, couper et machiner ses légumes n’est pas toujours facile. Après quelques mois de pratique, voici mes astuces pour intégrer facilement à votre emploi du temps déjà bien chargé le plaisir d’un jus tout frais, tout vitaminé -pour les recettes, vous avez ce qu’il faut dans mon dernier livre.

Kale

1- Préparer ses légumes la veille
Pendant que vous épluchez les carottes pour le dîner du soir, pensez déjà à votre jus : coupez deux carottes de plus que vous utiliserez le lendemain ! Les bâtonnets de concombre de l’apéro ? Idem, on en profite pour couper l’autre moitié du concombre puisqu’on a tout sous la main. Quant à la pomme un peu tâchée dans le compotier, on enlève le morceau et on coupe ce qui reste, à glisser dans le jus du lendemain…

2- Utiliser les restes
Vous préparez votre salade ? Hop, les feuilles un peu défraîchies, dans le jus ! Vous avez fait trop de crudités râpées (chou-rave, choux, carotte, céleri…) ? Du moment qu’elles ne sont pas assaisonnées, c’est bon. Une poignée de graines germées, les extrémités un soupçon molle d’un concombre… allez, zou ! Attention : je n’ai pas dit « trucs pourris pas consommables », mais plutôt « légumes défraîchis ». Typiquement, l’enveloppe extérieure des fenouils, qui d’habitude finissait en soupe, est bien sûre parfaite en jus. Et les queues de vos fines herbes dont vous avez utilisé les feuilles, quelle merveille !

3-Prévoir le récipient ad hoc
Certains préconisent de mettre les légumes dans un sac congélation si on les prépare à l’avance. Je n’aime pas trop le côté jetable de la solution. J’ai opté pour un pichet à couvercle (un Tupperware que la marque m’avait offert il y a longtemps) qui ne prend pas trop de place dans mon frigo et qui s’avère avoir le bon volume. S’il est plein, je peux réaliser 30 cl de jus avec, soit 1 verre 1/2, parfait pour ma consommation matinale.

4- Y aller progressivement
Quand vous préparez votre premier jus de légumes, ne commencez pas par un romaine-kale-céleri qui risque de décoiffer vos papilles novices. Privilégiez la douceur (carotte, betterave, fenouil, épinards) et faites des mélanges de 3 légumes, pas plus. Le concombre, qui rend beaucoup d’eau et reste très doux voire presque neutre, est votre allié !

5- Utiliser le moins de fruits possibles
Si au début j’avais tendance à mettre moitié fruits-moitié légumes, je me suis vite rendue compte que cela m’affamait deux heures après… Merci l’insuline.
Le jus ne comportant aucune fibre, rien ne freine en effet le sucre dans l’organisme : mieux vaut donc préparer le jus le moins sucré possible -et la satiété sera bien plus au rendez-vous ! Limitez-vous à quelques lamelles de fruits (pomme, poire…) pour adoucir votre jus s’il vous semble de saveur un peu ingrate. Selon les jours, et l’état du compotier, j’en mets un peu ou pas du tout – maximum 70 g pour 500 g de prêt-à-extraire. Et bien sûr bye bye banane ou mangue qui ne rendent rien de très intéressant dans un extracteur (laissez-leur les green smoothies, c’est leur domaine !).

6- Le citron est votre ami…
Jus de citron jaune ou vert, ajouté à la fin dans le jus, il donne un extra de vitamine C, estompe les saveurs un peu terreuses, et permet au jus de bien se conserver toute la journée si d’aventure vous en préparez une grande quantité ou vous vous faites une journée de jus.

7- … le gingembre aussi !
Un bon exhausteur de goût, qui booste en énergie et donne plein de peps. Pas mal aussi : le céleri, qui donne une saveur un peu salée.

8- Utilisez des verres foncés
Vos tentatives de mélange peuvent parfois donner naissance à des jus de couleur caca-boudin (comme disent mes enfants). Pour éviter le « eurk ça se boit ton truc » (les camaïeux de légumes verts donnent parfois des surprises), investissez dans des verres foncés. Et hop, personne ne vous embêtera, vous buvez ce que vous voulez !

9- Rincez, remontez
Enfin, une fois le jus fait, démontez et rincez rapidement votre extracteur : la pulpe n’aura en aucun cas le temps de sécher et il sera prêt à être remonté en un clin d’oeil. C’est plus simple de le faire le soir que passablement pas réveillé le lendemain matin…

10- Acceptez de vous tromper
Dans l’enthousiasme, vous aurez parfois la main lourde sur tel ou tel végétal, rendant votre jus un peu… yurki à déguster (si on doit se boucher le nez et faire la grimace, c’est pas bon signe). On peut parfois les diluer (par ici la bouteille de jus de tomate ou de carotte), parfois les utiliser en cuisine façon bouillon en les faisant cuire… mais parfois, c’est foutu !

Notez vos essais… et amusez-vous.

Allez, tenez-moi au jus !

PS : oui, c’est bien un pied de kale qui illustre l’article, car les fans d’extracteurs aiment aussi mettre du chou dans leur jus, et le kale c’est bien pratique. Mais ça marche très bien avec du chou chinois, du chou vert, des pieds de brocolis… C’est aussi une façon de rendre hommage au travail des jardiniers de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, qui s’amusent comme des fous avec leurs plates-bandes. Ils ont la plus belle rhubarbe que je connaisse et je dois résister à chaque fois à ne pas leur chiper quelques pétioles au passage !

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