Le citron caviar
Bravo à Clotilde qui fidèle à sa réputation de superfoodista a bien trouvé la nature réelle du concombre masqué citron caviar (et remporte ce qu’il en reste chez elle).
Palme de la pignolade ex aequo à Anaïk et au citoyen Estèbe -le jour où ils se rencontrent en vrai ces deux-là, je veux pas être dans la pièce, pour éviter de mourir trop jeune de rire. Et palme spéciale du jury à Patrick (depuis le temps que je rêve de lui en décerner une, pour qu’il aille nager…)
C’est donc un citron caviar. Mais pourquoi donc ce nom étrange, où est donc l’esturgeon ? Une petite image vaut mieux que blablablabla :
Un citron qui a un grain, voilà tout !
La première fois que j’en ai entendu parler, c’était par William Ledeuil -je lui avais avoué être pathologiquement fascinée par les agrumes. Peu de temps après, il en fit la démonstration aux festivaliers émerveillés de l’Omnivore Food Festival -je n’étais pas dans la salle, mais plusieurs présents me l’ont rapporté.
Ensuite, je l’ai croisé à nouveau sur des cartes de restaurant, bien sûr encore chez Kitchen Gallery, où pas plus que Mercotte je n’en croquai un grain, et paraît-il aussi sur des huîtres chez Roellinger. Mais autrement que dans des contes pour gastronomes, jamais. C’était un peu mon Nessie des agrumes, pour résumer.
Et voilà que lors d’un événement organisé jeudi par la Cantinière, un cocktail (vodka, gingembre, et poivron rouge) où flottaient quelques billes de ce joli citron nous fut proposé… et le voilà désormais entre mes mains, et un peu les vôtres -c’est un larcin à caractère éducatif puisque j’en fais profiter la communauté des gastronautes…
Au goût ? De l’acidulé certes, mais également la note plus verte et héspéridée du pamplemousse. Le zeste est très fin, et parfumé comme celui du cumbava, avec des notes de citronnelle. A voir s’il est utilisable pour une huile parfumée par exemple -peut être que notre cher JP, spécialiste en agrumes et en huiles parfumées, en fait pousser, va savoir…
A un moment où l’on parle toujours et encore de cuisine moléculaire, en découvrir niché dans l’ADN d’un agrume-cornichon assez miraculeux semble un clin d’oeil bien agréable pour ramener les cuisiniers vers le jardin.
Mais je tourne en rond, car toutes ces billes dégustées en si peu de temps me font tourner la tête, surtout que j’ai dans la foulée dégusté les billes (moléculaires à souhait, cette fois) de la poire Belle-Hélène revisitée par Thierry Marx pour son exposition au Laboratoire Dans la sphère de Thierry Marx… à suivre !
Allez, quand même, une petite cuillère de billes acidulées pour la route :
PS : je ne sais fichtre pas où cela s’achète. A priori Bachès en fait bien évidemment pousser. Je vous laisse vous débrouiller avec votre primeur, ou en faire pousser sur votre balcon…