Glamorgan sausages – saucisses végétariennes de pain au poireau- pour faire la food revolution

  Il suffit d’avoir fini d’écrire un bouquin sur un sujet -là, les panés- pour découvrir au détour d’un article la mention d’une recette fichtrement intrigante qui aurait été nickel dans votre ouvrage. Je possède un exemplaire tout griffonné de mon tout premier ouvrage rougi de tout ce que j’aurai à y changer aujourd’hui…
Cet hiver, en lisant un article étrange sur les délices méconnus de la gastronomie anglaise, je découvris les glamorgan sausages.

Avec leur joli nom fleurant les vertes prairies d’Albion, je les avais toujours imaginées directement issus des fessiers charnus des porcins sujets de sa gracieuse Majesté. Bref, une variation champêtre, voire bucolique -genre avec des herbes- des petites sausages tout à fait bitesques que j’achète chez Marks and Spencer quand par horreur et malheur j’ai un rendez-vous sur les Champs-Elysées, lieu de perdition gastronomique (sauf s’il s’agit d’aller croquer un bout de pâté en croûté au Boudoir, que je vous recommande au passage).

 

Mais révélation googlesque : dans ces saucisses, du pain rassis (tout plein), du poireau (youpi), du fromage, mais de porcin, tintin. Sur le papier cela semble étrange, visuellement c’est assez réussi, et en bouche… c’est franchement bon. Très umami bien sûr, ce qui explique la supercherie. (Au sujet de l’umami, allez lire la série de notes à ce sujet de Nick, vous vous coucherez bien moins bêtes).  Seul l’Enfant en âge de s’exprimer autrement que par des « non ! » sonores m’en a voulu d’avoir réussi à lui faire manger du poireau AVEC PLAISIR. Ah ah ah ah. Seul bémol : froid, c’est franchement pas bon.

Selon les recettes, vous trouverez du pain rassis utilisé, ou de la chapelure. J’ai testé deux fois avec succès les variantes, ayant toujours de la chapelure maison de pain au levain (souvent, du Pain des Amis), desséchée de façon écolo au préchauffage du four. Cette fois-ci, elles ont été roulées dans le panko : croustillant de folie garantie !

GLAMORGAN SAUSAGES
180 g de pain un peu rassis ou de bonne chapelure maison
1 gros poireau (150 g épluché)
2 oeufs
150 g de fromage à pâte dure râpé (normalement, du Caerphilly… bon, j’avais du bon cheddar, c’était impec, mais osez le cantal, comté… ou autre mimolette)
Moutarde : perso j’ai mis de la Colman’s en poudre, mais une bonne cuillère de moutarde de Dijon, c’est très bon aussi !
Persil, ciboulette, thym,
Sel, poivre
Si vous utilisez de la chapelure : lait (environ 5 cl)
Panure
1 blanc d’oeuf
Chapelure maison ou panko

Préparez le poireau en le rinçant soigneusement. Hachez-le finement et faites-le revenir 10 min à couvert avec une pincée de sel jusqu’à ce qu’il soit tendre.
Réduisez le pain en poudre à l’aide d’un robot-mixeur. Ajoutez les 2 oeufs, le fromage râpé, la moutarde, 5 branches de persil haché, de la ciboulette, du thym et le poireau. Salez et poivrez.
Si vous utilisez de la chapelure, mélangez tous les ingrédients (sauf le blanc d’oeuf) en ajoutant un peu de lait (la quantité peut varier), afin d’obtenir une farce modelable entre vos mains.
Selon l’humidité de votre pain ou de votre chapelure, vous ajouterez un peu plus de pain, ou un peu plus de lait : l’idée, c’est d’obtenir une texture très « pâte à modeler », souple mais dense.
Modelez des saucisses (autrement dit, prélevez des boules et roulez-les sur le plan de travail, elles vont s’allonger de facto).
Réservez-les au frais 30 min.
Passez les saucisses dans le blanc d’oeuf, puis dans la chapelure étalée dans une assiette.
Faites-les dorer de tous côtés dans un peu d’huile, dans une poêle bien chaude.

Librement adapté de la recette de BBC Food

Cette folie de cuisine anglo-saxonne, ça fait bien longtemps qu’elle me touche -il y a eu des posets et des cranachans à foison chez nous- mais nous sommes nombreuses à avoir été touchées par la JamieOlivermania (n’est-ce pas Requia, Cathy, Anaïck… and so on). Quiconque aime cuisiner vite et bien n’a pu qu’être séduite par ses recettes efficaces et bluffantes, qui ne visent pas la haute gastronomie mais la réponse fait maison à l’angoissant « Mais qu’est-ce que je vais faire à manger ce soir ? ». Et c’est ce qu’il y a de plus difficile…
Alors oui, les recettes sont souvent un peu grasses, souvent, il y a un nombre d’ingrédients assez impressionnants -si on cuisine un minimum, on les accumule vite…- mais elles sont globalement très bonnes et simples à faire. De vraies kits contre les pizzas surgelés ! De la cuisine efficace… et qui dépote, sans prétention autre que celle du plaisir de faire soi-même. J’ajouterai que c’est un homme charmant -oui, j’ai eu l’occasion de l’avoir au téléphone, et en grand pro, il vous appelle sweetie sans se moquer de votre accent français…

Pour toutes ces raisons, je suis ravie que le Food Revolution Day ait aussi lieu à Paris ! Ce samedi 19 mai, c’est la révolution dans l’assiette. Stand up for real food : bien loin de la pompeuse Fête de la Gastronomie, il s’agit ici de partager le plaisir de faire, et de prendre conscience que notre assiette est un élément clé de la politique de santé… et d’agriculture.

Pour le détail des événements parisiens -une douzaine pour commencer, mais si vous avez des idées, il est encore temps de vous inscrire ! – faites un tour sur la page Facebook , sur Twitter (@FoodRevParis) ou suivez tout ça de votre fauteuil samedi avec le hashtag #foodrevolution.

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