Concurrence loyale envers Danone, part 1 : les yaourts nature

Le yaourt est l’élément fondateur de mon petit déjeuner. En cas de réveil retardataire, il finit souvent dans mon sac… puis dégusté au bureau en lisant mes premiers mails de la journée (j’ai toujours une cuillère de prête dans mon tiroir, ça amuse beaucoup mes collègues).
Je digère mal le lait entier, aussi suis-je condamnée aux yaourts à 0%, pas formidables au niveau du goût… jusqu’à ce que je lise il y a un an ou deux un petit article bien fait qui listait les ingrédients utilisés  pour assurer une bonne consistance aux yaourts nature écrémés. J’ai été très étonnée d’y apprendre qu’on y adjoignait de la gélatine, de l’agar-agar (deux gélifiants), des épaississants, et plein d’autres choses pas tout à fait indispensables…

Bref ! Cela m’a convaincu de passer du côté des intégristes qui fabriquent eux-même leurs yaourts. Une yaourtière n’est pas indispensable, mais ça simplifie franchement tout cela. J’ai vite déchanté en voyant le prix de la bête toute neuve : 60 euros, quand même…

Heureusement, j’ai fini par en trouver une toute neuve sur une brocante, complète, avec même les petites cuillères en plastique, pour… 6 euros. Un coup d’internet et la notice complète était à ma portée.

Bien désinfectée, et après quelques tâtonnements, elle tourne depuis presque tous les dimanches soirs pour fournir mes 8 yaourts de la semaine.

L’objet du délit, sur la machine à laver

Il faut dire que c’est extrêmement simple et cela prend vraiment 5 mn :

  • 1 litre de lait

  • 1 yaourt (du commerce ou d’une fournée précédente ; attention, au bout de 3 fournées il faut repartir d’un yaourt du commerce)

  • Lait en poudre : de 1/2 pot à 1 pot de yaourt, selon la consistance désirée

Faire tiédir le lait (attention, il ne doit pas être bouillant, sinon les ferments ne prendraient pas) et le mélanger au yaourt à l’aide d’un fouet, bien mélanger.
Pour le yaourt, les ferments les plus agréables m’ont semblé provenir des yaourts suivants : Bio de Danone (eh oui), Vrai, et Velouté.
Ajouter ensuite le lait en poudre : 1/2 pot si vous les aimez un peu liquide, 1 pot entier si vous les aimez bien ferme (personnellement, j’en mets 1 pot, et je prends du lait en poudre demi-écrémé,ça fait une moyenne…).
Répartir dans les pots, fermer la yaourtière et appuyez sur le bouton ; elle va chauffer pendant 1 h puis s’éteindre. Ne l’ouvrez pas pendant cette période, le refroidissement progressif de la machine permet aux ferments d’agir convenablement. S’il fait très froid dehors, vous pouvez au bout d’1 heure réenclencher la machine une deuxième fois, cela vous donne également l’assurance d’avoir des yaourts plus fermes.

Je la lance en général avant d’aller dormir, comme cela le lendemain je découvre avec émerveillement mes bébés-yaourts qui font un petit tour au frigo afin d’être plus savoureux.
Malgré cette recette, il y a parfois des surprises, liées au temps qu’il fait, à la température extérieure, à la température du lait, à la marque du yaourt utilisé ou même du lait… Ca fait aussi parti du plaisir, le résultat n’est pas toujours parfait ni identique d’une fois sur l’autre, et c’est souvent une surprise d’ouvrir cette machine tout droit sortie des années 70. Une fois, les yaourts étaient élastiques, je n’ai jamais compris pourquoi : la cuillère de yaourt laissait pendre des fils qui ne tombaient pas mais remontaient tels des yoyo. On aurait dit que j’avais ajouté du lycra plutôt que du  lait en poudre ! Ce fut le seul raté vraiment notable (en tout cas très marrant).

Tout compte fait,  je trouve cela aussi agréable que faire du pain soi-même. L’idée même de la transformation chimique (par ferments, par levure, par marinade…) me séduit particulièrement en cuisine, car elle lui redonne un côté primitif et magique. On y retrouve le plaisir non plus de faire la cuisine, mais le plaisir de fabriquer un aliment en soi-même. Tout ceci a un petit côté historique qui me fait sourire à chaque fois que je branche ma yaourtière.

Et au moment des pique-nique de  printemps, je frime toujours avec mes pots en verre avec leurs couvercles orange qui rappellent souvent des souvenirs !

Ajout du 5 août 2005 : depuis, je fais aussi des yaourts au lait de soja, c’est par ici si ça vous intéresse !
Mise à jour du 25 août 2006 : un merveilleux blog qui vous propose plein de yaourts parfumés et notamment au chocolat (toujours très demandé dans les commentaires, et que je ne fais pas) : La Yaourtière de Samania
Mise à jour du 25 janvier 2010 : j’ai écrit un livre entièrement consacré aux yaourts, à découvrir sur ce billet.

Facebook
Twitter
Google + E-mail