Le monde est bleu comme toi – gâteau indigo au lait ribot & myrtilles

Depuis l’écriture de ce vieil article, et suite à une première vague bretonne dans la cuisine, il y a très souvent une cartonnette de lait fermenté à portée de frigo. Je ne me lasse pas de ses propriétés émulsifiantes et vous promet encore d’autres recettes à venir, dont un fantastique sorbet au citron promis à certaines depuis des lustres et des lustres.

Le fiston grandit depuis que vous l’avez vu apparaître dans ces colonnes. Les premiers copains de parc font leur apparition et les premiers goûters d’enfants aussi. Nous allons demain l’inscrire à l’école et c’est rien de de dire cette banalité que le temps passe vite (cet éternel Marcel le dit tellement mieux que moi, je vais finalement peut-être daigner à nouveau le lire).

Si MiniBoy adore feuilleter les livres de cuisine (avec un goût marqué pour Rock’n’Roll Cuisine de Jamie Oliver, le seul livre de cuisine où on trouve des bateaux et des vans), touiller à la maryse, casser des oeufs, couper le beurre -un sacré minimitron-, en revanche, ne comptez pas sur lui pour goûter les gâteaux. Il ne mange pas ce pain-là -la seule fois qu’il a goûté un quignon fut immortalisée en photo, événement qui ne s’est pas reproduit- et encore moins de tartes, gâteaux et autres desserts maison. Fabriqués par moi, sa grand-mère (celle qui pâtisse, à ne pas confondre avec la reine de la cocotte-minute) ou le pâtissier, aucune chance.
Seul parfois le glaçage de l’éclair au chocolat est toléré, ainsi que les crèmes au chocolat (à venir, un billet sur toutes les recettes testées, tiens), plus quelques rares biscuits du commerce (BN à la fraise, barquettes au chocolat, et encore, selon l’humeur, de préférence sans sirop de glucose-fructose).

N’appelez pas la SPEC (Société Protectrice des Enfants de Cuisinière) si vous entendez des hurlements en bas de notre immeuble : un jour, nous essayâmes de lui faire goûter des crêpes. Horreur, malheur, terreur !

Subrepticement, alors que nous pâtissions donc tous deux pour son premier goûter chez un copain de parc, j’ai glissé des myrtilles -un de ses fruits chouchous- pour tenter une énième fois de l’amadouer, sans succès aucun : il n’y toucha pas, tant pis pour lui… Il finira bien par changer d’avis un jour !

Mais les fondantes myrtilles, associées au croquant du pavot, ont rendues ce gâteau d’un fascinant bleu-violet à la découpure. La couleur exacte des yeux d’Elisabeth Taylor.

Heureusement, ces gâteaux se conservent plus longtemps qu’elle.

gateau myrtilles

Gâteau indigo au lait ribot, pavot et myrtilles
Adapté très librement du livre Birthday Cakes

Pour 1 grand moule en couronne et 6 muffins (soit un régiment, ou un goûter d’enfants)
4 oeufs
200 g de beurre demi-sel
180 g de sucre blanc
300 g de farine
25 cl de lait ribot (fermenté, babeurre, buttermilk)
50 g de graines de pavot
3 petits poignées de myrtilles (surgelées hélas)
8 g de levure chimique + 4 g de bicarbonate de soude
Zeste d’un demi-citron
3 gouttes d’extrait d’amandes amères

Mélangez le lait ribot et les graines de pavot, laissez reposer pendant la préparation du gâteau.
Battez à l’aide d’un robot ou d’un batteur électrique le beurre mou avec 120 g de sucre jusqu’à obtention d’une mousse. Ajoutez les jaunes d’oeufs et l’extrait d’amande amère, continuez à battre.
Mélangez les ingrédiens secs (farine, levure, bicarbonate, zestes de citron).
Ajoutez les en alternant avec le mélange lait ribot-pavot dans le mélange beurre-sucre-oeufs.
Ajoutez les myrtilles dans la pâte.
Préchauffez le four à 200°.
Battez les blancs en neige, incorporez-les délicatement à la pâte à gâteaux. Répartissez dans les moules et laissez cuire 30 min pour la version muffins, 45 à 50 min pour un grand moule.

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Du lait ribot au frigo ?
Faites en un caviar d’aubergines à l’amchoor, un curry breton, un banana bread voire un gâteau renversé aux abricots !

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